Comment améliorer sa communication ? Enrick répond à vos questions.
Enrick Barbillon est psychosociologue, spécialiste de la communication et a créé la société Enrick B. Editions. Il révèle astuces et conseils pour améliorer sa communication orale et remédier à toutes les difficultés.
Comment un étudiant peut-il améliorer sa communication orale ?
"Généralement, il faut plusieurs éléments pour améliorer sa communication avec la nécessité, pour commencer, de déterminer le but visé : transmettre une information, convaincre une personne… La communication est un outil au service d’un objectif. Il s’agit ensuite de développer les différentes faces. Pour convaincre, par exemple, il faut développer du factuel, puis un positionnement et une argumentation. L’objectif est de bien structurer son mode d’exposé. Le deuxième élément est la gestion du stress. Il y a bien souvent un enjeu dans le cadre de cette communication, et un mécanisme se met en place : un syndrome d’adaptation généralisé autrement nommé stress. Quand on prend la parole en public, il ne s’agit pas d’une situation quotidienne. Il y a donc un chamboulement qui va s’opérer et, d’un point de vue physiologique, cela va transformer le corps, avec notamment un afflux de sang plus important… Le meilleur moyen d’y remédier, pour les étudiants, est de s’y habituer, comme lors de concours de plaidoirie, qui sont d’excellents exercices ! Cela passe également, non pas par un apprentissage par cœur, mais par la nécessité d’avoir bien en tête la trame de son discours."
L’aspect psychologique est-il important ?
"L’aspect psychologique est particulièrement important : il peut soit donner des ailes, soit au contraire handicaper la personne. Le stress peut en effet être néfaste s’il est trop intense. Comme pour un trek, si on se détourne du chemin, on peut paniquer… De ce fait, il faut déterminer son objectif et savoir vers quoi tendre !"
Quelles sont les grandes difficultés auxquelles sont confrontées les étudiants en matière de communication, et comment peuvent-ils les réparer ?
"La plus grande difficulté est le fait de vouloir aller trop vite, alors que notre interlocuteur ne dispose pas de toutes les informations, ou ne les interprète pas de la même manière. L’objectif est de toujours partir du départ, puis de décomposer chaque étape : cela permet d’éviter de perdre son interlocuteur. Une autre difficulté est de savoir qui est son interlocuteur et ce qu’il possède comme information. Il faut alors vraiment travailler sur le raisonnement. Il est également nécessaire d’adapter son niveau de langage et de technicité, d’une part au niveau visé, et d’autre part aux caractéristiques de son interlocuteur. En croisant l’objectif et ces caractéristiques, cela donne une idée du niveau de langage que je dois utiliser."
Comment bien préparer sa présentation orale ?
"Il est nécessaire de faire ce travail en amont, en déterminant son objectif et à qui on s’adresse. Ce n’est pas toujours évident, comme durant le grand oral des avocats, au cours duquel on s’adresse à plusieurs personnes. Ensuite, il ne faut pas hésiter à s’entraîner de vive voix avec ses camarades. Le fait de se prêter à l’exercice, malgré le côté ‘artificiel’, permet au cerveau de s’habituer."
Quels conseils et astuces donneriez-vous à un étudiant souhaitant améliorer sa communication ?
"Il faut s’entraîner avec un camarade jouant vraiment le jeu. Le but est en effet de trouver le point de blocage, la question qui dérange. En interrogeant tous les points de difficulté, il est possible d’anticiper en amont. Cela ne sert à rien d’être trop gentil : il faut vraiment jouer l’avocat du diable car un enseignant lors d’un oral ou un juré lors d’un procès n’hésitera pas. Il faut anticiper les fragilités de son discours avec un camarade dont l’objectif est de trouver ce qui doit être amélioré. Par ailleurs, il est conseillé d’éviter d’apprendre par cœur, car on est concentré sur ce qu’on dit, et pas sur son interlocuteur… De la même manière, il faut éviter d’avoir des notes sous forme de texte, mais plutôt sous forme de schémas.
Propos recueillis par Louis Bertrand